« Penser » les plaies
Le 11 mars 2011 à 14 heures 46 et 23 secondes (heure locale), une secousse tellurique de magnitude 9 sur l’échelle de Richter, s’est produite au large de l’archipel du Japon. Dix minutes plus tard, un tsunami submerge la côte nord orientale, la région de Fukushima Daiichi est touchée par une vague qui atteindra selon les experts jusqu’à vingt-trois mètres de hauteur par endroits provoquant l’une des plus graves catastrophes nucléaires.
Depuis lors, le temps s’est arrêté dans la zone.
Le kamikakushi c’est « l’enlèvement par les dieux » selon Hideo Furukawa dans son récit intitulé « Ô chevaux, la lumière est pourtant innocente », et l’auteur ajoute : « quand on est enlevé par les dieux, une demi-année peut passer comme une semaine, quelques secondes ou dizaines de secondes passent comme trois mois ». L’ouvrage est le récit du retour au bercail, Furukawa étant natif de la région. Il entre à l’intérieur des cercles concentriques « centrés sur un coeur-noyau, comme le soleil de la centrale de Fukushima Daiichi. Le Nouveau Japon. Le pays du soleil ». Cet itinéraire aux accents oniriques conduit sur le coeur qui se trouve scellé par un destin lié au terrible phénomène de forces telluriques encore très mystérieuses.
La région n’est plus qu’un no man’s land qui voit les chevaux gambader n’importe où, les chiens errer pour survivre, les chats fouiner dans tous les recoins : « une chatte obèse (…) J’ai la sensation puisqu’elle est grosse, c’est qu’ici tout va bien ».
Devant les cerisiers en fleur
on ne peut douter
des lendemains
Ce haïku arrive en contrepoint, il est né de la plume de Madoka Mayuzumi un mois après la catastrophe lorsque l’auteure se rend elle aussi sur les lieux. Dans son recueil : « Haïkus du temps présent », elle explique en regard de cette oeuvre que « dans des circonstances aussi terribles, la poésie n’est pas d’une grande utilité ».
Plus loin elle rappelle une formule de Kikaku, élève de Bashô : « le haïkaï est destiné à conforter les coeurs ». La compassion aide à vivre quoiqu’on en dise et le souffle de la compassion parcourt ce haïku précisément. En d’autres termes s’il ne sert pas à panser les plaies, il peut contribuer à les penser, même si elles ne se refermeront jamais.
L’horloge s’est arrêtée le 11 mars 2011 dans la baie de Fukushima Daiichi. Aujourd’hui, il me paraissait faire oeuvre utile de le rappeler.
Jean Le Goff
11 mars 2013
Bibliographie :
Ô chevaux, la lumière est pourtant innocente de Hidéo Furukawa. Editions Philippe Picquier. Paris 2013. 156 pages.
Haïkus du temps présent de Madoka Mayuzumi. Editions Philippe Picquier. Paris 2012. 184 pages.
Selon l’AFP la catastrophe présente aujourd’hui le bilan humain suivant : 15 881 personnes sont décédées. 2676 personnes sont portées disparues. 6137 blessés. 320 000 personnes sont considérées comme réfugiées.
ben …. ya rien en double
🙂
même .. y a rien du tout mdr
Grrr !!! mon commentaire n’a pas été pris. Alors j’essaie de le reproduire ici :
Bonjour Jean et TLM,
L’année dernière, par solidarité avec le peuple japonais, l’Union des Poètes Francophones* a publié un numéro spécial de son bulletin L’Aède (N°27) contenant 250 haÏku.
L’Ambassade de France en a repris quelques uns sur son site http://www.ambafrance-jp.org/Solidarite-exprimee-sous-forme-de
Cordialement.
Dông Phong
* Union des Poètes francophones
Centre culturel, Mairie
F-84110 Puyméras
site Internet : http://pagesperso.orange.fr/upfr blog : http://upfpoesie.artblog.fr
BUG !!!
Mon 1er message n’a pas été accepté, et voilà que j’en ai 2 !
@ Yvette ou Jean : pouvez-vous, SVP, supprimer ce doublon ?
Merci.
DP
Hello,
C’est bizarre les messages sont parvenus sur l’adresse mail, sans apparaitre ici… les mystères du virtuel !!! Quoiqu’il en soit merci pour cette information que j’ignorais.
Jean
Bonjour Jean et TLM,
L’année dernière, en solidarité avec le peuple japonais, l’Union des Poètes Francophones* a publié un numéro spécial de son bulletin L’Aède (N°27) contenant 250 haïku.
L’Ambassade de France en a repris quelques uns sur son site http://www.ambafrance-jp.org/Solidarite-exprimee-sous-forme-de
Cordialement.
Dông Phong
* Union des Poètes francophones
Centre culturel, Mairie
F-84110 Puyméras
site Internet : http://pagesperso.orange.fr/upfr blog : http://upfpoesie.artblog.fr
je viens de retrouver ces messages … bloqués on ne sait pourquoi en modération 🙂 l’informatique a ses mystères