HAIKU DU COEUR N° 177
La solitude c’est inventer
La semaine dernière, le Haïku du Coeur se terminait par cette réflexion de Santôka : « Il est des trésors cachés dans l’instant présent ». Poursuivons notre chemin dans les pas de celui qui arpenta les régions de son pays tel un infatigable explorateur :
déjà le crépuscule
toujours pas d’auberge
les pies jacassent
L’homme ne s’alarme guère de devoir passer la nuit à la belle étoile ; tout au plus interrompt-il ici sa marche pour faire un constat sous-tendu peut-être par un sentiment de solitude.
Dans un roman intitulé Tétraméron, l’écrivain espagnol José Carlos Somoza fait dire à l’un de ses personnages :
» – La solitude est merveilleuse ! La seule chose vraiment digne dans la vie. Il nous faut si longtemps pour nous connaitre… Pourquoi connaître les autres avant nous-mêmes ? La solitude, c’est inventer. Inventer, c’est vivre. Vivre, c’est se connaître ».
Sans doute que Santôka, éternel marcheur, partait ainsi à la découverte de lui-même. Accompagné de sa plume, son art du haïku lui permettait, au détour du chemin, de fixer l’instant.
Jean Le Goff
22 août 2015
Bibliographie :
- Santôka, zen, saké, haïku. Poèmes choisis et traduits du japonais par Cheng Wing fun et Hervé Collet, éditions Moundarren, Millemont 2003, 136 pages.
- Tétraméron de José Carlos Somoza, éditions Actes Sud, février 2015, 250 pages.
merci
bon week-end et à bientôt pour un nouvel article de la série HAIKU DU COEUR !
Bien cordialement
Jean Le Goff