HAIKU DU COEUR N° 178
LA PLUIE ET LE BEAU TEMPS
En cette fin du mois d’août, le temps est venu de clore le cycle Santôka (1882-1940). La semaine prochaine, l’oeuvre d’un nouvel auteur sera sous les feux de la rampe, mais pour l’heure, évoquons une dernière fois celle de Santôka par deux haïkus qui illustrent à eux seuls la vie d’errance et de poésie que le maître se ménagea au coeur des montagnes de l’archipel nippon :
complètement nu
exposé
au soleil
détrempé
le bagage encore plus lourd
pour voyager
Santôka est partisan d’un haïku qui, sans autre contrainte, n’a pour ambition que de traduire l’instant.
Le premier de ces haïkus traduit une certaine sensualité propice à s’exercer dans le plein été, mais aussi le dénuement extrême dans lequel le poète évolue. Réduit chaque jour à quérir son aumône, il n’a ensuite pour ambition que de s’isoler en pleine nature pour jouir de ses bienfaits.
Le second tercet livre la face difficile de cette errance lorsque les intempéries surviennent sans crier gare. La pluie n’arrête pas le marcheur, tout au plus, elle le ralentit. Loin de s’apitoyer sur son sort, celui-ci fait le constat de son infortune.
Aussi bien l’un que l’autre de ces haïkus livre la réalité de l’instant, sans aucune emphase, dans une simplicité touchante qui rend d’autant plus attachante l’oeuvre de poésie.
Jean Le Goff
29 août 2015
Bibliographie :
- Santôka, zen, saké, haïku. Poèmes choisis et traduits du japonais par Cheng Wing fun et Hervé Collet, éditions Moundarren, Millemont 2003, 136 pages.
Santoka fait des constats mais ne se plaint jamais et poursuit son chemin.
Merci Jean Pour cette série.
Amitié
J.P
Ok l’ami, à la prochaine, amitiés
Jean
merci pour la série Santoka
Merci également et à bientôt pour une nouvelle série …
Bien cordialement,
Jean Le Goff