HAIKU DU COEUR N° 208
DEUX HAIKUS DE PRINTEMPS
Pluie de nacre
sur les tables –
les pruniers perdent leurs fleurs
Braises
sur le crottin –
les fleurs du prunier rouge
Yosa Buson
1716 – 1783
Deux haïkus du coeur et de printemps de surcroît… Je vous épargnerai la dissertation sur l’orthographe du mot haïku au pluriel. Mot japonais, je devrai le laisser invariable, francisé, je lui attribue un « s » au pluriel. C’est comme on veut serai-je tenté d’ajouter…
Plus sérieusement, voici deux haïkus de printemps pour faire battre le coeur au rythme de celui de Yosa Buson que nous avons déjà rencontré la semaine dernière. Grand Maître du haïku et peintre renommé.
A lire ces deux tercets, il apparait que les perturbations atmosphériques de printemps peuvent libérer certaines inspirations nous dénuées d’humour. La pluie d’un côté, le vent de l’autre, à chaque fois, le merveilleux spectacle qu’offrent les fleurs du prunier souffrent de leurs excentricités.
Ces pétales, fragiles par essence, ne supportent pas le moindre dérangement. Or, le haïku est friand des choses fragiles et éphémères, c’est même souvent sa raison d’être. Il redonne vie et toute son importance – pour notre plus grand plaisir – à ce qui peut paraitre insignifiant à l’homme pressé. Accordons un instant aux pétales qui déjà se dispersent, le printemps n’en sera que plus attrayant.
Jean Le Goff
2 avril 2016
Bibliographie :
- Anthologie du poème court japonais. Présentation, choix et traduction de Corinne Atlan et Zéno Bianu. nrf / Poésie / Gallimard. Paris 2002. 240 pages.
Ma chatte au soleil
baille tire la langue
pétale rose
Pensées à toi après cette lettre !
belle nature familière que Buson décrit avec humanisme. Couleur et odeur.Les sens glorifiés!!!
amitié
J.P
Le printemps ou le réveil des sens, amitiés,
Jean