HAIKU DU COEUR N° 210
La mer… toujours recommencée…
La longue journée
mes yeux se sont usés
à contempler la mer
Tan Taigi
1709 – 1771
Grâce à Tan Taigi que nous avons déjà rencontré la semaine dernière mais aussi dans l’un des premiers numéros de Haïkus du Coeur, nous partons en escapade face à celle qui a le don de nous envoûter : la mer.
Qui n’a pas vécu, au moins une fois, une journée telle que décrite dans ce haïku ? Fascination pour ces vagues qui déferlent inlassablement, modelant un rivage sans cesse différent aux heures du jour et de la nuit. Spectacle inouï offert par des éléments qui nous dépassent, rappelant de fait notre modeste condition.
La rencontre avec la mer est aussi parfois comme le reflet de l’âme au moment où elle se produit : tempétueuse lors d’une période de trouble, apaisée avec la recherche d’une consolation, mutine quand la joie est au rendez-vous.
Par ce tercet Taigi laisse apparaître les nuances d’un état d’esprit passager, et nous avons déjà mentionné combien est grand son talent pour mettre en relief les sentiments. Sans doute était-il solitaire et cette journée fut occupée par d’intenses réflexions ?
La mer reçoit notre manière d’être, elle s’en fait l’écho et nous réconforte parfois. Le génie du créateur réside dans le fait de pouvoir mettre en mots afin de partager. » L’art ne veut pas la représentation d’une chose belle mais la belle représentation d’une chose « , nous dit Kant ; en ce sens l’art du haïku apparait comme majeur.
Jean Le Goff
16 avril 2016
Bibliographie :
- Anthologie. Haïkus. Texte français de Roger Munier. Préface de Yves Bonnefoy. éditions Points. Paris 2006. 230 pages.
merci Jean-Paul,
Amitiés
Jean
contempler, méditer, chercher à comprendre l’océan….l’homme en question.
amitié
J.P