WAKA DU COEUR N° 271
Après la pluie …
Quand j’imaginai
la fureur de la tempête
dessus vos rivages
mes manches se sont trempées
aux vagues qui n’ont de cesse
Murasaki Shikibu
Si vous êtes fidèle à la rubrique HAIKU DU COEUR sans doute vous souvenez-vous que durant tout l’été dernier nous avons consacré nos articles à des waka – courts poèmes de cinq vers, ancêtres des haïkus -, extraits de l’oeuvre primordiale de la littérature japonaise intitulée Le Dit du Genji écrite vers l’an Mille par une dame de Cour connue sous le nom de Murasaki Shikibu. D’ailleurs, si vous souhaitez vous référer à ces billets de l’été 2016, je vous engage à remonter sur ce blog jusqu’aux Waka du Coeur n° 218 à 231.
Nous en étions arrivés au Livre Treizième dans la lecture, et c’est précisément le waka qui figure en ouverture de ce chapitre que nous reprenons en introduction de ce commentaire. Vous l’avez compris, Le Genji, entendez Le Prince, et ses aventures ou plutôt ses impressions et ses états d’âme nous accompagnerons jusqu’à l’automne et je souhaite que vous aurez plaisir à le suivre dans ses pérégrinations.
Pour l’heure, Le Prince s’ennuie. Son exil sur les rivages d’Akashi où il ne peut que constater les ravages des tempêtes qui se succèdent ne contribuent guère à lui remonter le moral. Dès lors, il se lamente et des larmes ruissellent sur ses joues jusqu’à venir mouiller ses manches après qu’il se soit essuyé le visage.
Cependant, esthète autant fasciné par les spectacles de la nature que par la beauté des femmes, il ne tarde pas à entrer en relation épistolaire avec une demoiselle :
Si elle contemple
ces mêmes cieux que vous
aussi contemplez
c’est parce que ses pensées
rejoignent vos pensées
… la suite samedi lors du prochain épisode, vive l’été et … au plaisir !
Jean Le Goff
24 juin 2017
Bibliographie :
- Le Dit du Genji de Murasaki Shikibu ; traduit du japonais par René Sieffert ; éditions Verdier ; Paris 2011 ; 1460 pages.
C’est un bonheur de retrouver cette grande poétesse. Merci Jean.
Amitié
J.P.S
Au plaisir des rendez-vous du samedi, amitiés et … à samedi,
Jean