HAIKU DU COEUR N° 254
LES BRAS TENDUS
Des branches dépouillées
cherchent dans le ciel
quelque chose à toucher
Nabuko Katsura
La plupart vont rester nues quelques semaines encore. On se prend à imaginer qu’elles se languissent en attendant le printemps, elles qui ont dû affronter l’hiver dans le plus simple appareil et en avoir beaucoup souffert, cette année tout particulièrement. Au risque d’en oublier leur anatomie, les branches nous apparaitront bientôt dans leurs plus belles parures.
En attendant, et avec Nabuko Katsura goûtons à cette vision surréaliste où elles semblent se cramponner ou tendre les bras vers un azur impalpable. Ce serait comme l’image d’une pieuvre en train de s’épuiser. Le vide entoure les branches qui envient les racines, qui au moins, ont quelque chose où s’accrocher. Pour peu que le vent s’en mêle et les voilà gémissantes et ballottées d’un bord et de l’autre dans un néant atroce.
On ne dira jamais assez fort le triste sort des branches qui résistent à l’hiver. Il faudrait le talent d’un Edvard Munch pour nous les peindre. En attendant méditons ce coup d’oeil acéré de Nabuko Katsura lorsqu’elle crie :
Des branches dépouillées
cherchent dans le ciel
quelque chose à toucher
Jean Le Goff
25 février 2017
Bibliographie :
- Haïjins japonaises. Anthologie. Du rouge aux lèvres. Traduit du japonais et présenté par Dominique Chipot et Makoto Kemmoku. Points. Paris 2010. 270 pages.
Merci pour ce prolongement, bon week-end à vous aussi, bien cordialement et… au plaisir !
Jean Le Goff
Nous aussi pauvres humains que nous sommes à ras terre, nous implorons souvent le ciel. Nos bras tendus à mains nues, cherchons dans le néant quelque chose à atteindre.
Les arbres l’ont compris bien avant nous.
Les arbres sont des piliers
Dont la voûte
soutient le ciel
L’arbre si haut
Ses branches caressent
Le pied de Dieu
Bon WE à vous tous